Treize jeunes garçons ont été retrouvés morts dans la nuit du 23 au 24 juillet 2018 dans le commissariat de Chacona à Brazzaville après y avoir été torturés, selon les défenseurs des droits de l’homme. Six policiers jugés et reconnus coupables d’homicide involontaire ont été condamnés en mars à des peines de prison par la justice qui s’est déclarée incompétente sur l’indemnisation des parents des victimes. Les avocats qui ont fait appel de ce jugement n’ont toujours pas obtenu de réponse.
Les avocats des ayant-droits s’impatientent désormais car la cour d’appel semble avoir pris trop de temps pour se prononcer. Maître Steve Bagne ne comprend pas cette attitude et dénonce « un déni de justice ». « Nous ressentons un sentiment de désarroi et de détresse. C’est comme s’il y a un déni de justice », clame-t-il.
Maître Bagne pense qu’il y a un manque de volonté de réparer le préjudice. Il estime que les parents des victimes ont simplement été abandonnés par l’Etat pourtant reconnu civilement responsable dans cette affaire.
« Depuis mars le dossier est toujours au niveau de la cour d’appel où nous avons fait toutes les diligences possibles. Car la loi dit que trois mois après l’appel, il faut la cour statue à nouveau, nous explique l’avocat. Malheureusement nous nous sentons abandonnés à notre triste sort. Le dossier (d’appel) n’a jamais avancé. On ne sait pas là où il se trouve actuellement. Il n’y a pas une quelconque volonté de l’Etat congolais d’accompagner les parents des victimes sur ce point », a-t-il fait savoir.
Au terme du procès de l’affaire Chacona, l’Observatoire congolais des droits de l’homme avait dénoncé un verdict complaisant qui illustre la banalisation de la torture.