Selon une ONG tunisienne, le nombre de migrants arrivés dans le pays a été multiplié par deux en un an, entre le premier semestre 2018 et celui de 2019. La quasi-totalité des migrants arrivent dans le pays par la frontière libyenne, située à l’est de la Tunisie.
Le Forum tunisien des droits économiques et sociaux est l’association qui a lancé l’alerte sur cette soudaine augmentation. « Le nombre d’interceptés est passé de 417 pour le 1er semestre 2018 à 1 800 le 1er semestre de 2019 », s’inquiète Romdahne Ben Amor, chargé de communications de l’ONG.
Ce nombre, qui ne comprend que les personnes interceptées aux frontières, pourrait bien être largement supérieur. D’autant qu’il n’est pas exclu que demain des migrants trouvent refuge en Tunisie pour fuir les combats qui s’intensifient en Libye, comme l’explique Charlie Yaxley, un des porte-parole du Haut Commissariat aux réfugiés :
« Depuis le début d’avril, nous avons vu les combats s’intensifier particulièrement autour de la capitale Tripoli et cela a mené à une situation sécuritaire qui est une menace pour les civils et également pour les réfugiés. Cela encourage de nombreuses personnes qui sont poussées dans leur désespoir à entreprendre une traversée de la Méditerranée en bateau. »
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Des capacités d’accueil dépassés
Cet afflux de migrants, la Tunisie ne pourrait ni le stopper à la frontière, ni le gérer ensuite avec la capacité d’accueil du pays : « La Tunisie n’a pas la capacité de recevoir un grand nombre de réfugiés ou de migrants, ajoute Charlie Yaxley. En ce moment, les capacités d’accueil sont dépassées. Seulement 36% des 2,5 millions de dollars que le Haut Commissariat aux réfugiés avait demandés ont été reçus. Nous avons besoin de plus d’investissements dirigés vers les programmes aux réfugiés. »
Un geste de solidarité qui devra attendre. Réunis à Helsinki cette semaine, les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne n’ont pas su se mettre d’accord sur un mécanisme de solidarité concernant l’accueil des migrants.
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