En Afrique du Sud, alors que les attaques xénophobes ont encore fait des victimes et des déplacés en début d’année, la diaspora congolaise a organisé une exposition. Pendant tout le mois de juillet, au musée de l’Holocauste, à Johannesburg, l’exposition « My Congo, My Story » raconte différents parcours et différents destins de migrants venus de République démocratique du Congo vers l’Afrique du Sud. Une exposition qui a pour but de sensibiliser les Sud-Africains sur la situation congolaise. Visite de l’exposition avec RFI.
Des entretiens vidéos, des images de son village natal ou encore des dessins de son périple. Nicole, 41 ans, raconte à travers cette exposition pourquoi elle a quitté le Katanga.
« J’ai quitté le Congo parce que j’ai été violée en 1992. Après les élections, en 2006, j’ai eu peur de rester au Congo pour connaître encore le même sort », précise-t-elle.
En Afrique du Sud depuis 13 ans, elle lutte tous les jours pour faire reconnaître ses droits auprès des autorités.
« Vivre en Afrique du Sud, ce n’est pas facile. Je n’ai pas de documents qui peuvent me permettre de travailler. Nous ne sommes pas payés. Nous devons faire des efforts personnels pour vivre en Afrique du Sud. Ce n’est pas facile », explique Nicole.
Elle est aussi victime de la xénophobie ambiante, à la fois des citoyens mais aussi des autorités sud-africaines. Des attitudes que cette exposition a pour ambition de changer, affirme Jean Bwasa, à l’initiative de l’événement.
« C’est de pouvoir construire des ponts où nous allons ensemble, comme Africains, essayer de changer nos cultures et de savoir vivre ensemble », espère-t-il.
La xénophobie est récurrente en Afrique du Sud. Elle a fait près de 2 000 déplacés l’an dernier.