Des milliers de personnes sont sorties dans les rues ce samedi 13 juillet, à Khartoum, mais également dans plusieurs villes de province. Des rassemblements à l’appel de l’Association des professionnels afin de rendre hommage aux martyrs du 3 juin, ces dizaines de manifestants tués par les militaires au sit-in, le cœur de la révolution dans la capitale.
Des milliers de Soudanais ont défilé pacifiquement à Khartoum et d’autres grandes villes du pays. Certains sont passés chez les familles des victimes pour les soutenir. Beaucoup ont marché tenant à la main la photo de manifestants tués le 3 juin. Certains ont même lancé des ballons emportant leurs visages dans les airs…
Les protestataires ont demandé justice et scandé des slogans révolutionnaires, au cours d’une journée sans incident majeur, même si les forces de sécurité avaient parfois installé des barrages pour bloquer les cortèges.
Cette opération baptisée « Justice d’abord » permet de maintenir la pression sur les putschistes alors que l’accord de partage du pouvoir, annoncé il y a plus d’une semaine, n’est toujours pas signé, officiellement, en raison de retards techniques. Mais certains partis dénoncent le manque de transparence du dialogue.
La journée visait aussi à prévenir qu’il n’y aurait pas d’impunité pour les coupables du massacre. Un message lancé alors que plusieurs sources parlent de possibles pressions des militaires pour que l’accord les protège contre des poursuites judiciaires. « Si une clause de ce genre est inscrite, le texte perdra un grand nombre de soutiens, explique Éric Reeves. La communauté internationale doit faire pression pour que cette manœuvre de la junte soit bloquée », indique le chercheur.
En tout cas l’Association des professionnels a déclaré que sa demande d’une « enquête indépendante, transparente, traduisant en justice les coupables », était non négociable. L’APS promet déjà d’autres actions dans les prochains jours.