Les violences dans le territoire de Djugu continuent. Depuis deux semaines, Kasenyi, bourgade située à la frontière avec l’Ouganda, a vu le nombre de déplacés tripler. Ils sont aujourd’hui plus de 7 000 installés dans un camp. Sur place, malgré les conditions, ils s’organisent pour mener certaines activités. Ils ont monté une chorale pour mettre du baume au coeur et remonter le moral de tous les autres déplacés.
Les yeux fermés, Gustave tape les mains, bouge ses pieds et chante. Il fait partie de la chorale Saint-Kizito. « Avoir une chorale ici, c’est important. Vous savez là où il y a les gens, Dieu est là. Malgré, tout ce que nous vivons, nous remercions. C’est pour cela que nous avons créé cette chorale ».
Cette chorale est composée uniquement de déplacés, une trentaine de personnes, toutes générations confondues. Ici, chanter permet également d’évacuer des mauvais souvenirs : les villages incendiés, les proches tués, etc. Chanter permet également d’occuper les plus jeunes.
« Nous sommes des déplacés. Nos pensées peuvent aller très loin. Quand nous chantons, nos esprits restent ici. Cela permet également aux enfants de rester dans le camp et de ne pas aller loin. Cela aide aussi à maintenir ces enfants sur la bonne voie ».
La chorale est appréciée de presque tout le monde ici et est conviée à toute la vie de la communauté : des activités moins douloureuses aux cérémonies malheureuses.
Vicky, également déplacée, est venue assister à une séance de répétition. « Même dans le cas de deuil ici parmi les déplacés, on fait appel à eux. Ils chantent la nuit, pendant la veillée mortuaire. Ils chantent dans toutes les cérémonies ».
Comme tous les autres déplacés, ces choristes espèrent que la paix sera bientôt rétablie à Djugu pour qu’ils rentrent chez eux.
Nous sommes des déplacés. Nos pensées peuvent aller très loin. Quand nous chantons, nos esprits restent ici. Cela permet également aux enfants de rester dans le camp et de ne pas aller loin. Cela aide aussi à maintenir ces enfants sur la bonne voie.