Les autorités équato-guinéennes ont annoncé vendredi 5 juillet la suspension des activités du Centre des études et initiatives pour le développement pour la Guinée équatoriale (CEID-GE), une ONG de défense des droits de l’homme. Les autorités lui reprochent de mener des « activités politiques ».
Cette mesure correspond à une « résolution administrative ». Le texte date du 11 avril, mais il a été rendu public seulement vendredi sur le site internet du gouvernement.
« Les agissements du CEID ces dernières semaines sont politiques, ce qui est en contradiction avec les statuts d’une association apolitique », écrit Faustino Ndong Esono Eyang, le ministre équato-guinéen de l’Intérieur. L’ONG de défense des droits de l’homme est donc dissoute, conclut ce responsable.
Une décision incompréhensible pour les membres de cette organisation, active depuis 1998. Alfredo Okenve, le vice-président de cette ONG, est régulièrement dans le collimateur des autorités. En février dernier, cette figure de la société civile devait recevoir le Prix franco-allemand des droits de l’homme et de l’État de droit. Mais la pression des autorités a poussé les chancelleries à annuler la cérémonie.
Pour Lucas Olo Fernandes, un membre de cette ONG, cette mesure témoigne de l’hostilité du gouvernement envers les activités de la société civile : « L’organisation n’a jamais entamé des activités politiques. Ce qu’on a toujours fait, c’est de promouvoir les droits humains des citoyens. Les arguments utilisés par le gouvernement sont, à notre avis, de faux arguments, juste pour nous empêcher de mener notre travail comme des activistes des droits humains. »
Cette organisation compte attendre que la justice se prononce sur cette mesure, afin éventuellement de faire appel de cette décision.