Le chef du gouvernement Youssef Chahed a décidé d’interdire le niqab dans les établissements publics. À travers une circulaire, il évoque des raisons de sécurité.
La circulaire gouvernementale interdit à toute personne ayant le visage caché l’accès aux institutions et administrations publiques. Huit jours après un double attentat suicide perpétré à Tunis et revendiqué par le groupe État islamique, cette mesure se veut une réponse, selon les autorités, au risque d’intrusion de suspects dans les bâtiments publics.
La ligue tunisienne des droits de l’homme au nom des libertés individuelles demande que cette mesure soit temporaire. Quant à la réaction de la population, aucune inquiétude à avoir, selon Messaoud Romdhani. Le président du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) affirme que cette interdiction « était une demande des Tunisiens, à travers les journaux, les réseaux sociaux. A la différence des pays du Golfe, l’islam en Tunisie est, dit-il, plus ouvert, plus tolérant. »
Les Tunisiennes ne sont pas attachées au niqab qui n’a fait son apparition qu’après 2011, d’après Messaoud Romdhani. « Ces dernières années, veut rappeler le président du FTDES, il y a ce contact avec les chaînes de télévision du Golfe qui prêchent la nécessité du niqab en tant que tenue religieuse appelant la femme à ne pas montrer son visage. Mais c’est un peu étranger à la société tunisienne. »
Le voile intégral qui couvre le visage à l’exception des yeux n’est toutefois pas prohibé de l’espace public. Pour l’interdire de la rue, il faudrait une loi votée par le Parlement.