Il y a un an, au cours d’une visite, le chef de l’État, Idriss Déby Itno, a demandé aux douanes de se débarrasser des intermédiaires qui perturbent le service. Sauf que, dans la précipitation, des agents ont été renvoyés des locaux des douanes et depuis, ils peinent à retrouver leurs places malgré les injonctions de la justice.
Un jour du mois d’août de l’année dernière, le président de la République Idriss Déby Itno débarque par surprise dans les entrepôts des douanes de Nguéli, à la frontière entre le Tchad et le Cameroun. Il découvre un véritable désordre. Sur-le-champ, il ordonne que les services qui sont infestés d’intermédiaires, chargés de corrompre les douaniers, soient nettoyés.
Les services de sécurité entrent en action et vident la cour de tous ceux qui ne sont pas des douaniers en fonction. Dans la confusion, des commissionnaires en douane dûment agréés sont chassés de leurs bureaux. Malgré les voies de recours, les services des douanes refusent de les réintégrer même quand la justice l’ordonne.
« J’en appelle au chef de l’État »
Une situation inacceptable pour le Conseil des commissionnaires en douane qui sont en majorité des femmes, comme l’explique Me Kodongar Radet : « Je ne peux pas comprendre qu’une décision de justice qui est rendue au nom du peuple tchadien puisse être mis à mal par quelqu’un, fût-il le directeur général des douanes. C’est scandaleux. J’en appelle au chef de l’État pour qu’il règle cette question et qu’il laisse ces femmes-là exercer leurs activités en toute quiétude. D’autant plus qu’elles exercent en vertu des agréments sous-régionaux et ça pose problème. »
Pour les commissionnaires, ce sont des millions de francs CFA en faveur du Trésor public qui sont ainsi perdus. Un coup de griffe au climat des affaires que le Tchad cherche depuis quelques années à embellir.