Au Gabon, après plusieurs reports, le procès de l’opposant Bertrand Zibi, interpellé au quartier général de Jean Ping le soir de l’annonce de la réélection d’Ali Bongo à l’élection présidentielle d’août 2016, a enfin eu lieu, mardi 2 juillet, au tribunal correctionnel de Libreville. Considéré comme l’homme qui avait planifié les violences postélectorales, Bertrand Zibi est poursuivi pour « détention illégale d’une arme à feu », « non-assistance à personne en danger » et « crime contre la paix publique ».
Les débats ont été particulièrement houleux sur deux chefs d’accusation. D’abord, la détention illégale d’arme à feu. La justice a présenté l’arme trouvée dans le chantier de Bertrand Zibi lors d’une perquisition.
Problème, l’arme brandie ne correspond pas à celle décrite dans le procès-verbal. Finalement, la justice a décidé de faire recours à une expertise.
Ensuite, l’accusation de non-assistance à personne en danger. Le témoin invité à la barre est venu au contraire charger le citoyen qui poursuit Zibi de ne l’avoir pas assisté pendant qu’il était torturé au quartier général de Jean Ping.
Au contraire, Me Bongo Mavoungou, l’avocat du jeune qui poursuit Zibi, a réclamé 300 millions de francs CFA de dommages et intérêts : « Quand la vie humaine est aussi saccagée, 300 millions, ce n’est rien du tout. Alors là, rien du tout. »
Le verdict dans 20 jours
Les avocats de Zibi ont exigé la libération de leur client, considéré comme un détenu politique : « Nous avons démonté l’accusation qui ne reposait sur aucun fait probant. Le dossier est pratiquement vide. Nous sommes confiants, mais n’oublions pas que, quelque part, c’est une affaire politique. »
Bertrand Zibi est retourné en prison pour attendre la décision qui sera rendue dans 20 jours.