En RDC, la prison de Kananga, dans le Kasaï central, était devenue une passoire. Plusieurs évasions ont été enregistrées ces derniers mois, dont celle de deux des suspects dans l’affaire de l’assassinat des experts des Nations unies, au mois de mai.
La prison de Kananga a été vidée de tous ses pensionnaires. Les autorités ont tout simplement décidé de transférer tous les prisonniers, civils et militaires, vers le camp Bobozo.
D’autres détenus auraient été dirigés vers des cachots de l’ANR, dénoncent des défenseurs des droits de l’homme.
Le colonel Cyprien Muwawu, de la justice militaire, affirme que les détenus devraient rester dans ce lieu carcéral transitoire jusqu’à la fin des travaux de réhabilitation de la prison. Selon des sources proches de la justice, les détenus avaient installé une situation quasi insurrectionnelle dans la prison après avoir chassé le personnel chargé de l’administration. Des responsables locaux parlent d’armes blanches retrouvées dans cette maison de détention.
Cette décision des autorités de placer les prisonniers dans un camp militaire est mal perçue par les défenseurs des droits de l’homme. Arthur Padinganyi, coordonnateur de l’Association congolaise pour la défense des droits de l’homme, pense que les avocats auront un accès plus difficile à leurs clients, et que les visites des membres de familles seront compliquées.