Au Tchad, le président Idriss Déby a remanié le gouvernement dimanche soir. Parmi les principaux changements, de nouvelles têtes au ministère de la Défense, à l’Administration du territoire et aux Finances.
Mahamat Abali Salah, le nouveau ministre délégué à la présidence en charge de la Défense et de la Sécurité est le plus gros gagnant du remaniement du dimanche dernier.
En plus de la Défense, il hérite de la Sécurité, un portefeuille qui est souvent associé à l’administration du territoire. Or là, le ministre de la Défense aura à charge, en plus de l’armée, la gendarmerie, la garde nomade et la police.
Dans ce cas de figure, le général Ismaël Chaïbo, ancien patron du contre-espionnage tchadien et nouveau ministre de l’Administration du territoire se contentera de la gestion de l’administration territoriale. Un choix que ne comprennent pas de nombreux observateurs dans un contexte où le Tchad fait face à une recrudescence des attaques de Boko Haram. Le pays surveille aussi comme lait sur le feu la situation sécuritaire en Libye et au Soudan, deux pays d’où pourrait venir à tout moment une attaque rebelle contre le pouvoir de Ndjamena.
La nomination de Taher Hamit Nguilign comme ministre des Finances apparait plus comme une récompense. Depuis son départ de la Société des hydrocarbures du Tchad, l’ancien vice-gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale à qui le Tchad doit le rééchelonnement de la dette contractée auprès du trader suisse Glencore se rongeait les pouces. Selon nos sources, quand le ministre des Finances sortant, Allali Mahamat Abakar, a demandé à être déchargé, Idriss Déby n’a pas hésité.