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Les Zimbabwéens privés quasi-totalement d’électricité

Au Zimbabwe, cela fait un mois et demi que la population subit d’importantes coupures d’électricité, les plus graves depuis au moins trois ans. Elles ont été imposées par la compagnie nationale d’électricité pour éviter une panne généralisée, en raison de la vétusté des installations et du faible niveau des eaux sur le principal barrage du pays. Les dettes de la société nationale ont également incité le fournisseur sud-africain voisin à réduire son approvisionnement. Résultat : les habitants vivent dans le noir, et l’activité tourne au ralenti.

Au départ, à la mi-mai, les coupures n’étaient imposées que pendant les pics de consommation : entre 5 et 10 heures puis entre 17 et 22 heures. À présent, les délestages peuvent durer jusqu’à 19 heures de suite, presque toute la journée.
Cela pose des problèmes au quotidien, pour faire la cuisine, s’éclairer, recharger son téléphone… Et cela pèse sur l’activité économique : l’impact n’est pas chiffré à ce stade, mais il est énorme.

« Les coupures d’électricité affectent tous les secteurs de notre économie, le secteur manufacturier notamment. Mais vraiment, tous les secteurs sont touchés ! Sans électricité, il n’y a pas de production, plus rien ne se passe. L’énergie, c’est la base de toute économie moderne. Ce problème va mettre notre économie à terre s’il n’est pas résolu rapidement », résume Daniel Ndlela, économiste chez Zimconsult, à Harare.

Des usines qui ne fonctionnent pas, des artisans obligés de travailler moins, et au milieu de la nuit, quand le courant revient. Les autorités ont promis un répit dans les coupures. Promesse à ce jour non tenue. Le nouveau ministre de l’Énergie, Fortune Chasi – son prédécesseur avait été renvoyé précisément à cause des coupures d’électricité – ne fait pour autant pas dans la compassion.

Alors que les Zimbabwéens souffrent d’une hyper inflation des prix et d’un chômage massif, le ministre a en partie renvoyé la responsabilité des coupures aux citoyens qui ne paient pas leurs factures, contribuant ainsi à l’endettement de la société nationale d’électricité.

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