La crise en Guinée-Bissau a été évoquée au cours du sommet de la Communauté économique des États d’Afrique de l’ouest (Cédéao) ce samedi à Abuja. Le mandat du président José Mário Vaz a expiré il y a cinq jours. Selon la décision de la Cédéao, celui- ci reste bien à la tête de son pays, mais la gestion des affaires revient au Premier ministre, Aristides Gomes, qui devra former un gouvernement au plus tard le 15 juillet et préparer la présidentielle de novembre 2019.
À Bissau, le procureur général de Guinée-Bissau a ordonné l’arrestation pour « tentative de subversion de l’ordre constitutionnel » du président de l’Assemblée nationale, Cipriano Cassama, désigné la veille par la majorité parlementaire pour assurer « l’intérim » du chef de l’État, José Mário Vaz dont le mandat de cinq ans a expiré le 23 juin. Celui-ci continue cependant de gérer les affaires courantes jusqu’à l’élection présidentielle prévue le 24 novembre. La même accusation vise Kalifa Seydi, leader du groupe parlementaire du PAIGC, la formation qui a remporté les législatives du 10 mars.
Le chef de l’État ne peut être destitué
Selon la note du parquet, Cipriano Cassama et Kalifa Seydi sont responsables de cette « tentative de subversion » de l’ordre démocratique constitutionnellement instauré. La note du procureur souligne que le chef de l’État ne peut être destitué politiquement que s’il commet des actes criminels. Il est donc hors de question que son mandat soit écourté par l’Assemblée nationale ou qu’il soit remplacé par le président de cette institution. Le procureur autorise alors les forces de l’ordre à procéder immédiatement à l’arrestation militaire des députés de la majorité.