Alors que la population s’apprête à manifester ce 30 juin au Soudan pour demander un transfert du pouvoir aux civils, les dirigeants du Conseil militaire de transition ont mis en garde l’opposition contre tout acte de vandalisme. La veille, les généraux, qui tiennent les rênes du pouvoir depuis la destitution du président Omar el-Béchir, ont assuré qu’ils souhaitaient bien remettre le pouvoir aux civils.
« Nous ne sommes pas contre la population », a déclaré le 29 juin au soir le général Mohamed Hamdan Dogolo, dit « Hemidti », numéro deux du régime soudanais, qui dirige les Forces de réaction rapide. L’appel à manifester de ce 30 juin est le premier pour une mobilisation nationale depuis la dispersion meurtrière de la contestation le 3 juin qui fait près de 130 morts.
Militants de société civile ou simple citoyen, tous se sont déployés dans tous les quartiers de la capitale Khatoum la veille au soir pour appeler leurs concitoyens à venir manifester, via le porte-à-porte ou la distribution de tract.
Organisation
« Nous sommes venus marcher dans ce quartier pour dire aux gens de venir manifester demain, leur dire qu’il faut qu’on soit tous dans la rue pour faire tomber ce gouvernement, explique un responsable de l’Association des professionnels soudanais qui ne veut pas être identifié. Nous n’avons pas peur d’eux. Au contraire, ce sont eux qui ont peur. Ils savent que le monde est en train de les regarder. Et pour une fois, ce sont eux qui ont peur de nous »
Un médecin est également venu avec quelques trousses de premiers secours pour les responsables locaux ainsi que pour dispenser quelques conseils. « Nous allons leur donner des instructions pour faire attention et distribuer du matériel comme ces petits masques pour se protéger des gaz lacrymogènes, explique-t-il. Nous allons également leur dire quoi faire en cas de violence ».
Les organisateurs du quartier ont également prévu de poster des vigiles ce 30 juin pour donner l’alerte au cas où les forces de sécurité arriveraient.
La veille au soir, des centaines de véhicules transportant des hommes des Forces de réaction rapide étaient déployés partout dans Khartoum.
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