Au Burundi, la Commission électorale a fixé vendredi 29 juin la date du premier tour des prochaines élections : elles auront lieu le 20 mai 2020. Le Burundi traverse depuis 2015 une importante crise politique et sécuritaire, suite à la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat en 2015. Le président a cette fois annoncé à la surprise générale qu’il ne se représenterait pas à la présidentielle, alors que la Constitution adoptée en 2018 le lui permet. Mais pour l’opposition en exil, le scrutin de 2020 est « un non événement » qui ne permettra pas de mettre un terme à la crise.
Le premier tour de la présidentielle burundaise de 2020 aura lieu le 20 mai, le même jour que les élections législatives et communales. Un éventuel deuxième tour a été fixé au 19 juin par la Commission électorale burundaise.
Nancy Ninette Mutoni, secrétaire nationale en charge de l’information pour le CNDD-FDD au pouvoir, loue un processus « apaisé et ouvert »: « Les partis politiques vivent en harmonie et se préparent ensemble pour ce grand rendez-vous électoral de l’année prochaine. Nous sommes confiants que le processus sera apaisé, démocratique et transparent. »
Ce n’est pas l’avis de Jean Minani, le président du Cnared, la plate-forme regroupant une partie de l’opposition en exil, exclue de facto du processus électoral : « C’est le pouvoir qui va mettre en place une soi-disante opposition qui n’en est pas une. Tout le monde sait comment ça se passe. Donc à notre avis, cela annonce une mascarade d’élections. »
Jean Minani dénonce des élections à « huis clos », qui risquent d’envenimer la crise selon lui : « Ces élections sont des élections de grands enjeux pour le Burundi. Ce ne sont pas des élections qui vont apaiser le climat politique. Au contraire, ce seront des élections qui vont aggraver la situation. »
Le président du Cnared appelle la communauté internationale à réagir pour tenter de mettre un terme à la crise que traverse le Burundi depuis la dernière présidentielle.