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RDC: interdiction de la marche de l’opposition prévue le 30 juin à Kinshasa

La plateforme d’opposition Lamuka avait appelé à marcher pacifiquement, lors de la journée commémorative de l’indépendance du pays, contre ce qu’elle appelle « les anti-valeurs » et pour le « respect de la volonté du peuple », suite notamment à l’invalidation par la Cour constitutionnelle d’une vingtaine de ses députés au profit le plus souvent du FCC de l’ex-président Kabila. 

« Organiser des marches de revendications à cette date friserait le sabotage contre la mémoire de la République », écrit le gouverneur de Kinshasa. Le 30 juin est, selon lui, « une date sacrée qui devrait être respectée par tous les patriotes ». Il se dit donc « au regret de ne pouvoir prendre acte » de la marche pacifique de l’opposition prévue ce jour-là.

Le courrier est adressé à Fidèle Babala, secrétaire général adjoint du MLC et coordonnateur pour Kinshasa de la plateforme d’opposition Lamuka. Lui rejette l’argumentaire du gouverneur. « Chaque Congolais a le droit de fêter l’indépendance comme il l’entend », estime-t-il.

Pour Fidèle Babala, cette interdiction est en fait « la preuve qu’il n’y a pas d’alternance » dans le pays, « les mêmes méthodes perdurent », déplore-t-il tout en rappelant aussi que le droit de manifester pacifiquement est garanti par la Constitution congolaise et qu’à ses yeux « le gouverneur de Kinshasa n’a donc pas autorité pour interdire cette marche ».

L’opposition se pliera-t-elle à cette décision qu’elle conteste ? « Qu’à cela ne tienne, nous ferons cette manifestation à une autre date », répond le coordonnateur de Lamuka à Kinshasa afin, dit-il, de « ne pas mettre les Congolais en danger ».

Mais l’opposant Martin Fayulu est lui pour l’instant moins catégorique. « Il assure que l’opposition est actuellement en réunion en train d’examiner la situation », pour décider comment réagir.

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