En Tunisie, le pays encore sous le choc d’un double attentat-suicide qui s’est produit hier dans le cœur de Tunis, la capitale. Les policiers étaient visés par ces attaques et l’un d’entre eux a été tué. Des attaques revendiquées dans la soirée par le groupe État islamique alors que débute la saison touristique en Tunisie. Et c’est dans ces conditions que le pays doit affronter un flou politique, puisque la santé du président tunisien inquiète. Beji Caïd Essebsi, âgé de 92 ans, a été hospitalisé hier pour la deuxième fois en deux semaines après un grave malaise.
Les deux grands quotidiens francophones ont donné le ton ce matin de l’état d’esprit qui règne. « La Tunisie, debout et solidaire », titre Le Temps, affirmant qu’il n’y a pas lieu de s’affoler sur les répercussions économiques des attaques. « Restons unis », lance en Une la presse dont l’éditorial évoque la résilience tunisienne. Des appels à ne céder à aucune peur se retrouvent largement relayés sur les réseaux sociaux.
La vie reprend peu à peu son cours
Sur l’avenue Bourguiba et aux portes de la médina où s’est produite hier la première attaque, la vie a repris son cours. Les terrasses sont bondées, les touristes sont déposés par des bus en nombre. Le policier tué hier doit être enterré ce vendredi. On annonce d’ailleurs, sans confirmation pour le moment, la présence aux obsèques du Premier ministre, Youssef Chahed, qui entend montrer que le pouvoir en place est bien présent.
La peur d’un période incertaine
Car la crainte vient d’un autre front, celui d’une période politique incertaine puisque le président de la République est hospitalisé. D’après la porte-parole de la présidence, le chef de l’État va mieux. Saïda Garrach affirme même qu’il devrait sortir de l’hôpital prochainement et affirme qu’il aurait eu un entretien avec le ministre de la Défense ce matin afin de faire le point sur la situation sécuritaire du pays.
Il n’y a pas de vacance du pouvoir à Carthage, c’est ce qu’ont martelé plusieurs proches du palais ce matin. La vie a donc repris son cours au lendemain du double attentat et les Tunisiens ont maintenant les yeux rivés sur l’hôpital militaire.