Des dizaines de membres et sympathisants du Mouvement national amhara (NaMa) ont été arrêtés ce 27 juin en lien avec ce que les autorités qualifient de « tentative de coup d’État » le 22 juin contre le gouvernement de la région d’Amhara, dans le nord-ouest de l’Éthiopie.
En Éthiopie, quelques jours après l’incident meurtrier du week-end dernier dans la région de l’Amhara, plusieurs dizaines de militants et de sympathisants du Mouvement national amhara ont été arrêtés ce jeudi 27 juin par les autorités, selon le porte-parole de ce parti nationaliste.
Pour expliquer l’incident, le gouvernement éthiopien avait évoqué une tentative de « coup d’État régional », dirigé par le chef de la sécurité de la province, un général d’obédience nationaliste proche de ce parti, qui avait incité les Amharas à s’armer pour se défendre. Cet incident avait coûté la vie au chef d’état-major de l’armée et à plusieurs hauts responsables de l’État de l’Amhara.
L’agence Reuters a collecté les premiers témoignages directs du coup de force qui a eu lieu dans la capitale de l’Amhara, la ville de Bahir Dar, le 22 juin vers 16h. Les clients d’un café situé à côté du siège du gouvernement local évoquent l’arrivée soudaine à bord de camion d’hommes en uniformes lourdement armés, et la prise d’assaut des bureaux où se trouvaient en réunion les dirigeants de l’État.
Diversion
Tous se sont mis à couvert alors que débutait une fusillade, au cours de laquelle le gouverneur de l’État, son principal conseiller et le procureur général ont été abattus. Selon le porte-parole de l’État présent dans le bâtiment, ceux qui ont survécu sont ceux qui se sont cachés pendant l’attaque, qui aurait duré cinq heures. Plusieurs sources concordantes évoquent également des tentatives ratées de prendre possession du siège de la télévision régionale et d’un commissariat, ainsi que du quartier général de la coalition au pouvoir.
D’après le porte-parole cité par Reuters, les assaillants faisaient partie des forces de sécurité de l’État, sous le commandement du général Asaminew Tsige, abattu le 24 juin par la police alors qu’il était en cavale. Mais ils ne seraient pas parvenus à convaincre tous les soldats de leur corps à se joindre à eux et se seraient retirés de la ville après avoir été surpassés en nombre par les forces loyalistes.
Ce même soir dans la capitale fédérale, le chef d’état-major de l’armée et un conseiller ont été abattus par un garde du corps récemment nommé et un complice, selon un témoin. D’après le gouvernement, il s’agissait d’une diversion, visant à déstabiliser les autorités fédérales pendant le coup de force qui se déroulait à 300 kilomètres de là.
►À (re)lire : Éthiopie: «tentative de coup d’État» régional, l’Amhara au centre de l’attention