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Kenya: la justice bloque un projet de centrale à charbon sur l’archipel de Lamu

Le juge a ordonné mercredi 26 juin la suspension du projet de construction d’une centrale de production électrique à charbon sur l’archipel paradisiaque de Lamu. Une immense victoire pour les défenseurs de l’environnement et des communautés locales.

Le juge Mohammed Balala a « annulé » mercredi une précédente décision de justice accordant une licence à la co-entreprise Amu Power, qui doit opérer cette centrale électrique à charbon. Le magistrat a ordonné que soit à nouveau réalisée l’étude d’impact sur l’environnement.

À la sortie du tribunal, mercredi, une poignée d’habitants de Lamu éclate de joie. « La Cour a estimé illégale la licence obtenue par le gouvernement pour construire cette centrale, explique Ochiel Dudley, leur avocat. Des endroits alternatifs n’ont pas été pris en compte et il n’y pas eu de concertation des populations locales. Ce projet ne peut donc aboutir sans cette licence d’impact environnemental. C’est une victoire massive pour l’environnement et pour le peuple de Lamu. »

Pour le gouvernement kényan, cette centrale électrique à charbon, financée en partie par la Chine, est nécessaire pour la croissance. Une transgression dans sa politique alors que le pays se targue d’être un modèle en matière d’énergies renouvelables dans la région. Et depuis plusieurs années, le projet patine face à la résistance des défenseurs de l’environnement et des communautés locales.

Pour Mohamed Athman, de l’organisation « Save Lamu », la survie des communautés de cet archipel classé au patrimoine mondial de l’UNESCO est en jeu. « C’est un avertissement contre cette centrale à charbon qui tue. Elle nous ferait perdre l’écosystème et les microorganismes marins, notre industrie de la pêche et même nos vies, assure-t-il. Deux mille personnes mourront chaque année à cause de l’explosion des maladies. À Lamu, nous ne sommes que 200 000 habitants. Une minorité dans le pays. Donc si nous nous taisons, nous perdons. »

Les habitants de Lamu veulent aussi sauver le tourisme, principal pourvoyeur de richesse et d’emplois sur cet archipel paradisiaque.

Le gouvernement a 30 jours pour faire appel de cette décision. Si le projet voyait le jour, ce serait la première centrale au charbon d’Afrique de l’Est.

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