Le nouvel envoyé spécial des Nations unies pour la Somalie, l’Américain James Swan, est arrivé le 25 juin à Mogadiscio afin de rencontrer les autorités, sa première prise de contact depuis sa nomination le 30 mai. Le diplomate a déclaré vouloir aider à « entériner les progrès enregistrés en termes de paix et de prospérité ». Sur le terrain, la vie des habitants s’améliore. Même si les violences perpétrées par les islamistes shebabs sont encore régulières, les Somaliens essaient de vivre normalement malgré la menace.
Il est un peu plus de 16h au marché Marina, dans la capitale somalienne Mogadiscio. Les commerçants commencent à fermer boutique et à rentrer. Mohamed Ahmed Ismaïl a 20 ans. Vendeur en électronique depuis l’an dernier, il ne se plaint pas, même si tout n’est pas parfait. « Les affaires sont bonnes, explique-t-il. J’ai des clients réguliers. Parfois les attentats posent problème. Cela perturbe nos déplacements. On doit changer nos itinéraires. Parfois, on ne va pas travailler si les routes sont coupées ou si une fusillade est en cours. Là, on doit se protéger et faire passer les affaires au second plan ».
Certains commerçants des boutiques voisines sont des anciens de Marina. Aïcha, qui travaille au marché depuis une douzaine d’années, garde un certain recul. « À l’époque, on avait peur, se souvient-elle. Venir au marché, acheter du stock, retirer de l’argent, tout cela était difficile. Mais aujourd’hui, on a moins d’inquiétudes. Les gens se sont habitués. Quand il y a une explosion, on évite le secteur, mais on ne s’arrête pas de vivre. Mon problème, c’est plus la situation internationale. Quand les stocks sont en baisse ou qu’on subit de l’inflation ».
Musadia Mohamed Ali vend quasiment les mêmes produits que sa voisine et son constat est identique. Lorsqu’elle a commencé la vente, Mogadiscio était encore en partie contrôlée par les shebabs. « Avant, on se levait le matin sans savoir si on rentrerait vivant le soir, se rappelle-t-elle. On ne savait pas si on pourrait acheter des marchandises ou en vendre. On ne pouvait pas se déplacer librement. Aujourd’hui, il y a encore de la peur, mais pas autant qu’avant. La sécurité, et donc les affaires s’améliorent chaque année ». Les commerçants ont développé une véritable résilience pour continuer à vivre. Tous sont d’accord pour dire que la Somalie a un meilleur avenir devant elle.