La force africaine Amisom est présente depuis 2007 en Somalie. Cette mission temporaire à l’origine s’éternise depuis 12 ans et a été prolongée jusqu’en décembre 2021. En attendant, l’Amisom tente de former les Somaliens à prendre la relève et à assurer leur propre sécurité.
Ce jour-là, la mission de l’Union africaine en Somalie (Amisom) enseigne aux policiers somaliens du commissariat de Karan, près de la capitale Mogadiscio, les droits les plus basiques accordés aux détenus, comme celui de contacter ses proches ou de dormir dans une cellule propre.
Pour l’inspectrice d’origine zambienne Cécilia Kawobé, ses collègues somaliens reviennent de loin. « Beaucoup de formation est nécessaire, explique-t-elle. Ce pays fait face à d’énormes défis depuis longtemps. Il y a des concepts que les policiers, notamment les nouvelles recrues, ne comprennent pas. Il y avait un vrai manque. Mais cela va mieux car on leur a appris à prendre leurs responsabilités ».
L’Amisom sur le départ ?
Policier somalien, Abdoulaye Fiid Aalsu découvre le concept de droits de l’Homme. « Je n’ai jamais reçu de formation concernant les droits de l’Homme, explique-t-il. Donc, pour moi, c’est une découverte. On a eu des cours pour mener des arrestations, faire des enquêtes, mais pas pour les droits de l’Homme ».
L’Amisom doit rester dans le pays jusqu’en décembre 2021, date à laquelle les forces somaliennes doivent prendre le relais. Le commandant du commissariat de Karan, Liban Abdikat Shidano, n’est pas inquiet. « La police somalienne sera prête, assure-t-il. La formation de l’Amisom est efficace. Elle touche beaucoup de domaines, les droits de l’Homme, les arrestations, les méthodes de patrouilles, les contrôles. Tout cela, c’est le rôle de la police ».
L’an dernier, la réduction des troupes de l’Amisom a cependant été retardée à cause de la menace terroriste mais aussi de l’incapacité des Somaliens à prendre le relais pour l’instant.