Deux candidats ont déposé mardi 25 juin devant la Cour constitutionnelle un recours en annulation de l’élection présidentielle de samedi qui a vu le candidat du pouvoir Mohamed Ould Ghazouani proclamé vainqueur.
Les candidats avaient jusqu’à ce mardi minuit pour déposer d’éventuels recours après l’élection présidentielle de samedi. Dimanche, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a déclaré Mohamed Ould Ghazouani, le candidat du pouvoir, vainqueur dès le premier tour.
Biram dah Abeid et Sidi Mohamed Ould Boubacar, arrivés respectivement en deuxième et troisième position, ont introduit mardi un recours en annulation du scrutin devant le Conseil constitutionnel. Le militant anti-esclavagiste et l’ancien Premier ministre demandent, en outre, l’organisation d’une nouvelle élection avec une nouvelle Céni et en présence d’observateurs crédibles à leurs yeux.
Depuis la proclamation de ces résultats, les quatre candidats de l’opposition contestaient la victoire de l’ancien chef d’état-major de l’armée et ex-ministre de la Défense.
Après les violences, le gouvernement accuse une « main étrangère »
Au moment où ces recours étaient déposés au Conseil constitutionnel, la police a mis sous scellés les permanences de Birham dah Abeid et d’un autre candidat de l’opposition, Kane Hamidou Baba. Ces deux mêmes candidats ont accusé la police d’avoir saccagé leurs permanences en marge d’échauffourées entre militants et forces de l’ordre, dimanche et lundi dans la capitale.
Dans le camp du vainqueur, on explique que la police a agi pour déloger de jeunes agitateurs et qu’en aucun cas elle a failli à sa mission de protection des candidats et des citoyens.
Selon les informations dont je dispose, des jeunes, très jeunes, des étrangers, pas des Mauritaniens, ont essayé de profiter de la situation pour semer la zizanie, menacer les citoyens dans leurs biens et leur vie, alors les forces de l’ordre et de sécurité, avec beaucoup de professionnalisme et de vigilance, ont fait face à cette situation. Pour moi, il n’y a pas eu de saccages, il y a eu des jeunes qui se sont réfugiés dans le QG de certains candidats, alors les forces de l’ordre sont entrées pour déloger ces gens-là.
Une thèse reprise par le ministre de l’Intérieur lors d’une conférence de presse ce mardi soir. Le ministre de l’Intérieur mauritanien s’est exprimé pour la première fois à propos des violences de dimanche et lundi. Il a dénoncé une tentative de déstabilisation du pays, accusant une « main étrangère venue des pays voisins ». Il a d’ailleurs annoncé qu’une centaine d’étrangers avaient été arrêtés et que toute nouvelle manifestation serait réprimée.
Ahmed ould Abdallah n’a cependant pas dit un mot de la coupure d’internet qui a commencé dimanche à la mi-journée, qui a d’abord touché l’internet mobile et qui s’est étendue ce mardi à tout le réseau.