L’Amisom a conquis la localité d’El Salin, au sud de Mogadiscio, après de brefs affrontements avec les islamistes lundi 24 juin. Pendant ce temps, même si les terroristes y conduisent des attaques régulières, la force africaine continue de sécuriser la capitale Mogadiscio. RFI a participé à une patrouille nocturne.
Deux véhicules blindés, dix Nigérians, dix Ougandais. Le convoi de la FBU, l’unité de police de l’Amisom est prêt à quitter la zone verte, le secteur ultra sécurisé de l’aéroport pour s’enfoncer dans Mogadiscio.
L’inspecteur Taïwo Adishona appelle à la vigilance. « Les conducteurs doivent faire très attention au cas où on rencontre un engin explosif improvisé sur la route. Et on se déplace toujours en convoi. En d’attaque, les autres véhicules peuvent riposter », explique-t-il.
Après quelques kilomètres, le convoi s’arrête au carrefour Général Kahiye. Des Somaliens circulent en observant la force africaine déployée. Malgré l’ombre islamiste qui plane sur le pays, Hassan Nur Duhale imagine un avenir radieux pour son pays. « On est en train de se stabiliser. Des gens reviennent, on est en croissance et on espère s’enrichir. On a une terre riche, un océan plein de ressources, on a des minerais, du bétail. Notre futur s’éclaircit, assure-t-il. On va devenir le premier pays d’Afrique. Le règne des shebabs prendra fin et là ils se cachent ! »
Un optimisme rapidement douché par les impératifs de sécurité.
Matilda Umia, porte-parole des FPU, rappelle que chaque arrêt doit rester de courte durée. « On doit aller plus vite que leur propagande, souligne-t-elle. Quand vous faites un arrêt, vous restez cinq minutes et vous partez. Parce qu’on ne sait pas qui fait partie des shebabs. L’information circule vite, ils ont de bons réseaux. Là vous voyez, des gens commencent à se rassembler, donc on doit se dépêcher. »
Mi-juin, l’explosion d’une voiture piégée a fait une dizaine de morts à Mogadiscio. Les shebabs ont revendiqué l’attaque et montré une fois de plus que malgré leur retrait de la capitale en 2011, leur menace sur la ville est permanente.