Au Soudan, les forces de sécurité dispersaient dans la violence, le lundi 3 juin, un sit-in de manifestants, faisant plus de 120 morts. Les manifestants campaient, depuis deux mois, devant le QG de l’armée pour demander que le pouvoir soit remis à des civils, après la chute d’Omar el-Béchir. Trois semaines après cette opération meurtrière, de nombreuses questions subsistent.
Le régime militaire avait annoncé une enquête sur la dispersion des manifestants devant le quartier général de l’armée le 3 juin. Trois semaines plus tard, les conclusions se font toujours attendre.
Le Conseil militaire nie avoir voulu déloger les contestataires et parle d’une opération anti-drogue dans une zone qui jouxte le sit-in. Les militaires ne sont pas non plus d’accord avec le bilan de 128 victimes avancé par l’opposition et annoncent 61 morts.
J’ai vu des choses vraiment horribles.
Côté négociations, tout est également à l’arrêt. L’opposition a rompu les discussions avec les militaires, depuis la répression. La junte, de son côté, a annoncé avoir suspendu tous les accords qui avaient été négociés auparavant entre les deux parties.
Plusieurs délégations internationales telles que l’Union africaine, l’Éthiopie ou encore les États-Unis se sont pourtant succédé à Khartoum, mais la médiation ne semble pas avancer. Dimanche 23 juin, Khartoum a d’ailleurs écarté un plan de sortie de crise proposé par Addis-Abeba.
Pour plusieurs observateurs, Khartoum tente de gagner du temps, mais n’a pas l’intention de céder le pouvoir.
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