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Autodidacte de génie, le Congolais Francklin Mbungu vend ses oeuvres à Paris

Autodidacte de 47 ans, Francklin Mbungu s’est imposé ces dernières années sur la scène congolaise au point d’être sélectionné pour une vente aux enchères qui se déroule ce 24 juin à Paris, dédiée à la création moderne et contemporaine du  continent africain. La vente est organisée à l’hôtel Drouot par la prestigieuse maison Millon.

Francklin Mbungu commence à se familiariser avec le monde de l’art dans la boutique d’antiquités de son père. Le jeune homme rêve déjà secrètement de devenir artiste lui aussi, mais la peinture ne l’attire pas. Il débute une carrière de vendeur et d’agent d’artiste aux côtés de son père. Jusqu’à une « révélation divine » à l’âge de 42 ans.

« Un jour, j’ai commencé à prier Dieu pour qu’il m’aide à trouver ma voie et devenir un artiste moi aussi, raconte-t-il. Et puis un jour, j’ai eu une vision. Je me suis vu, des ciseaux, des lames de rasoir et des feuilles de papiers de couleurs à la main, en train de créer des tableaux. Alors un dimanche, en sortant de l’église, j’ai cherché du matériel pour essayer de mettre en pratique cette révélation. J’ai travaillé dans ma parcelle, puis une voisine est passée. Elle m’a dit que c’était très beau. Et je n’ai plus arrêté. »

Bientôt dans les musées du monde entier ?

Francklin Mbungu s’affranchit alors des maîtres de la peinture congolaise qui ont marqué ses jeunes années et se forge un style tout à fait singulier dans le paysage congolais, à travers ses collages de papiers, de cartons et de paillettes, qui retracent avec une douce nostalgie le quotidien festif et musical du Congo des années 1960 et 1970.

« Ce qui me plait, c’est d’abord le travail sur la couleur, explique-t-il. Je reproduis de vieux modèles de pagnes, des pantalons patte d’éléphant et des coupes afro. J’aime ces années-là, car depuis les mentalités ont changé. Les gens ont moins d’élégance, moins de style. Ils vivaient mieux et plus heureux à l’époque et cela m’inspire. »

Son univers foisonnant de couleurs et de textures a déjà été exposé à New York, Hong Kong, Sète ou Casablanca. Depuis son modeste atelier du quartier populaire de Ndjli, à Kinshasa, Francklin Mbungu rêve désormais de voir accrocher ses oeuvres dans les musées du monde entier.

►À lire aussi : «Beauté Congo»: l’art congolais, une créativité unique en Afrique

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