En Mauritanie, l’opposition appelle à des manifestations ce 24 juin après-midi pour protester contre le résultat de l’élection présidentielle qui s’est tenue ce week-end.
À Nouakchott, la capitale mauritanienne, la situation semblait calme ce 24 juin au matin, dans le centre-ville et au niveau de la présidence de la République et des ministères, au lendemain de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle.
L’opposition conteste la victoire dès le premier tour du candidat du pouvoir, Mohamed Ould Ghazouani. Hier soir, la Commission électorale a confirmé son succès avec un peu plus de 52% des voix. L’intéressé avait revendiqué la victoire dès la nuit précédente sur la base du résultat de 80% des bureaux de vote.
Internet coupé
Aujourd’hui, certains quartiers contestataires sont toujours quadrillés par l’armée et la police antiémeute, par exemple dans la périphérie de Nouakchott, à Tayared, Dar Naïm, Toujounine, Arafat et Riyad. Idem pour El-Mina et La Sebkha, où des unités du bataillon de la sécurité présidentielle sont positionnées au carrefour des grandes avenues du ministère du Pétrole et de l’hôpital Sabah.
Les avenues sont bloquées depuis les échauffourées d’hier entre les manifestants de l’opposition et la police, ce qui oblige les riverains à faires d’interminables déviations avant d’arriver à leur lieu de travail au centre-ville.
Autre désagrément dénoncé ce matin par les habitants de la capitale : la coupure du service d’Internet mobile pour la deuxième journée consécutive. Cette mesure a été décidée pour raison de sécurité, selon le ministère de l’Intérieur. Mais les usagers du net critiquent une décision qui paralyse l’activité économique du pays.
Cette mesure a un réel impact, comme l’explique Amadou Sy, le directeur de publication du site d’information et d’analyse sur la Mauritanie, Le Reflet.
Il n’y a pas eu de communication officielle et les gens sont un peu dans l’inconnu. Du coup, ça laisse croire à beaucoup de gens, notamment sur les réseaux sociaux et ailleurs, que c’est simplement dû au fait qu’il y a eu des échauffourées, hier, par rapport au résultat des élections.
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