Au Tchad, deux syndicats de commerçants, qui fournissent des services à l’Etat, sont en colère. Ils se disent obligés de protester après avoir attendu plus de trois ans le paiement des factures des consommables et services qu’ils ont fourni à l’Etat, et surtout, face au silence que l’administration affiche vis-à-vis de leurs revendications.
Le Syndicat des commerçants fournisseurs tchadiens (SCFT) et le Syndicat national des commerçants (Synacot) disent qu’ils n’en peuvent plus.
Cela fait plus de cinq ans que les factures des services qu’ils fournissent ne sont plus payés. « Si le gouvernement, à travers le ministère des Finances et du Budget, était animé de la volonté d’apurer la dette intérieure, on n’en serait pas arrivé là, constate Mahamat Adam Souleymane, président du syndicat des commerçants fournisseurs tchadiens. Il serait judicieux de rappeler que, depuis 2013 jusqu’à ce jour, il n’y a jamais eu un paiement de plus de 10% sur le montant total dû aux fournisseurs. »
Le montant total de la dette intérieure est estimé avec plus de 1000 milliards et, las d’attendre des promesses non tenues, les opérateurs économiques se disent obligés d’interpeller le gouvernement. « Nous sommes arrivés à un point de non retour, poursuit Mahamat Adam Souleymane. Ceci étant, si dans les dix jours qui suivent le SCFT et le Synacot ne constatent pas un début appréciable de décaissement au titre du paiement de la dette intérieure et surtout celle liée à la créance des commerçants et des fournisseurs locaux, des actions légales seront actionnées ! Qu’importe les conséquences ! »
Les actions légales, ce sont les marches et les sit-in qui sont systématiquement interdits au Tchad depuis plusieurs années.