Le Cameroun a été battu par l’Angleterre en huitième de finale de la Coupe du monde féminine (3-0). Si elles sont tombées sur plus fortes qu’elles, les Lionnes indomptables quittent la compétition avec un goût amer dans la bouche, persuadées d’avoir été lourdement désavantagées par l’arbitrage, et la VAR en particulier.
De notre envoyé spécial à Valenciennes,
Le duel des Lionnes, dimanche 23 juin à Valenciennes en huitième de finale du Mondial féminin, a tourné court entre l’Angleterre et le Cameroun. Sous les yeux de Samuel Eto’o, les Anglaises ont vite compris qu’elles n’auraient pas à forcer leur talent pour vaincre une équipe du Cameroun trop limitée. Avec une victoire sur la marque de 3-0, elles se préparent à affronter la Norvège jeudi 27 au Havre en quart de finale, et doivent être satisfaites de ne pas avoir puisé dans leurs réserves.
D’entrée, le Cameroun est pris à la gorge. Les Anglaises insistent sur le côté droit où la pauvre Yvonne Leuko, avertie dès la 4e minute, est à la peine. Et c’est côté droit qu’arrive un centre en retrait que la défenseure Augustine Ejangue remet à sa gardienne Annette Ngo Ndom, laquelle s’en empare à la main. L’arbitre siffle un coup franc indirect sur la ligne des 5,5 mètres que la capitaine anglaise Steph Houghton transforme en force (1-0, 15e).
Côté camerounais, mis à part un coup franc de Gaëlle Enganamouit tiré de 35 mètres largement au dessus du but anglais (32e), il n’y a rien à se mettre sous la dent. Deux minutes plus tard, la même Enganamouit tombe seule à terre après un tir totalement manqué, comme un symbole de son impuissance. Les joueuses d’Alain Djeumfa ne parviennent jamais à jouer comme un collectif. Quand elle part dans une chevauchée dont elle a le secret, Ajara Nchout est seule. Quand elle parvient à centrer, Michaela Abam ne trouve personne pour reprendre son ballon. Et quand Gabrielle Onguéné a enfin un bon ballon à jouer côté droit, elle manque son centre (45e).
La VAR s’en mêle
Puis survient un nouveau psychodrame lié à la VAR. Quand Ellen White se glisse entre les lignes défensives camerounaises pour battre Annette Ngo Ndom, un hors-jeu est d’abord signalé avant que l’arbitre chinoise Liang Qin n’accorde le but (2-0, 45e+4). Les joueuses d’Alain Djeumfa mettent ensuite quelques minutes avant de reprendre la partie, persuadées d’être victimes d’une grande injustice.
Et dans leur esprit, l’injustice va se poursuivre. A la 48e minute, une interception d’Enganamouit au centre décale Onguéné laquelle remet en retrait pour Nchout qui fusille Karen Bardsley : l’élaboration est superbe, la concrétisation parfaite. A 2-1 avec une mi-temps à jouer, le match est relancé. Mais l’arbitre, de nouveau, s’en remet à son oreillette et invalide le but pour hors-jeu.
La partie devient houleuse, le public prend fait et cause pour le Cameroun dont les joueuses retrouvent force et vigueur. Alexandra Takounda, tout juste entrée en jeu, échoue sur la portière anglaise (54e). Pour calmer les esprits, les Anglaises marquent un troisième but par Alex Greenwood, seule au point de penalty à la reprise d’un corner (3-0, 58e). Et l’arbitre, malgré deux nouveaux recours à la VAR, ne siffle pas un penalty en faveur des Anglaises et ne donne qu’un carton jaune à Takounda pour un attentat sur une adversaire en fin de match.
Comme en 2015, le Cameroun sort de la Coupe du monde en huitième de finale, alors que son objectif était de passer un tour de plus. Mais les Lionnes indomptables ont montré trop de faiblesses durant leurs quatre matchs, et de manière plus criante encore face à l’Angleterre, pour prétendre intégrer les huit meilleures nations mondiales.
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