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Ethiopie: une « tentative de coup d’Etat régional » et non fédéral

En Éthiopie, les autorités ont dénoncé une tentative de coup d’État, dans la nuit de samedi à dimanche 23 juin, dans la région d’Amhara, l’un des neuf États que compte l’Éthiopie. Au moins quatre personnes ont été tuées. Parmi les victimes figurent le chef d’état-major, assassiné à Addis-Abeba, et le président de la région d’Amhara tué dans sa province située dans le nord-ouest du pays. Billene Seyoum, porte-parole du gouvernement fédéral, affirme que les deux événements sont liés à ce qu’elle appelle « une tentative ratée de coup d’État au niveau du gouvernement régional Amhara ».

Dans la soirée de samedi, vers 18H30, heure locale, une réunion entre officiels de l’État régional Amhara a lieu à Bahir Dar, la capitale régionale.

Autour de la table, le président de la région, Ambachew Mekonnen, un conseiller, le ministre régional de la Justice et peut-être d’autres personnes dont nous n’avons pas connaissance. Des hommes armés font irruption et tirent. Le président et son conseiller sont abattus. Le ministre de la Justice est grièvement atteint.

Puis, quelques dizaines de minutes après, à Addis-Abeba, la capitale fédérale, cette fois-ci, le garde du corps du chef d’état-major de l’armée tire sur son patron et le tue. Un ancien militaire présent aux côtés du chef d’état-major de l’armée est également tué.

Les deux événements sont liés, selon la porte-parole du gouvernement fédéral, qui l’a dit ce dimanche matin lors d’une conférence de presse. Ils sont liés, à ce qu’elle appelle « une tentative ratée de coup d’État au niveau du gouvernement régional Amhara ». A Addis-Abeba, on ne parle donc pas de tentative de coup d’État au niveau fédéral ou encore au niveau du pays.

Plusieurs personnes dont le garde du corps sont en garde à vue, mais pas le principal suspect qui n’est autre que le chef de la sécurité de la région Amhara, Asaminew Tsige et qui serait donc toujours en fuite.

Lors d’une conférence de presse, à Addis-Abeba, Billene Seyoum, porte-parole du gouvernement a donné quelques précisions sur les auteurs présumés de la tentative ratée du coup d’état.

« La tentative de coup d’Etat et l’attaque ont été orchestrées par le brigadier général Asaminew Tsige, chef de la sécurité et de la paix de la région Amhara, en compagnie d’autres agents. Il faut rappeler que le brigadier général et ses collègues avaient bénéficié d’une mesure d’amnistie, l’an dernier, accordée par la nouvelle administration, dans le but de les réintégrer dans une vie normale. Beaucoup de ceux impliqués dans la tentative de coup d’Etat ont été arrêtés et d’autres opérations sont en cours pour arrêter ceux qui courent toujours. La région est actuellement administrée par intérim par le vice-président, comme le veut la Constitution de l’Etat régional Amhara », a précisé Billene Seyoum, porte-parole du gouvernement.

Calme à Addis-Abeba et situation « sous contrôle » à Bahir Dar

Samedi soir, la situation était tendue, après l’annonce de ces deux attaques. Il y avait des barrages de police à plusieurs endroits d’Addis-Abeba, des fouilles et beaucoup de rumeurs sur les réseaux sociaux. L’ambassade américaine déconseille les déplacements.

Ce dimanche matin, la situation semble calme sur Addis-Abeba. La tension est quand même très présente autour du palais du Premier ministre. Pour la conférence de presse, les journalistes ont été fouillés comme jamais auparavant.

Par ailleurs, Internet a été coupé samedi et depuis, plus aucun accès à Internet, à part quelques privilégiés qui ont une liaison satellite en Éthiopie.

Au niveau de Bahir Dar, la capitale régionale, « la situation est sous contrôle », a dit ce dimanche matin la porte-parole du gouvernement.

« Nous voulons rassurer les citoyens éthiopiens et les amis de l’Ethiopie que la situation est actuellement totalement sous contrôle en région Amhara. Le gouvernement fédéral et le gouvernement régional ont tous deux déployé tous les efforts pour que la paix et la sécurité règnent dans la région et dans l’ensemble du pays », a assuré la porte-parole du gouvernement.

Difficile d’avoir des informations plus précises. En l’absence d’Internet, cela rend les choses difficiles, en tout cas pour avoir des informations plus précises sur la situation à Bahir Dar.

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