L’ancien président béninois Boni Yayi a quitté le Bénin pour se faire soigner. Selon le porte-parole de son parti, les modalités de son évacuation ont été facilitées par le Nigeria.
Le départ de Boni Yayi a eu lieu à la faveur de la levée du siège de la police béninoise autour de sa résidence. Un blocus en vigueur depuis les événements meurtriers des 1er et 2 mai dans le quartier de Cadjehoun où vit l’ex-président, incidents qui avaient éclaté au terme d’un scrutin législatif controversé qui a exclu toute l’opposition béninoise. Le blocus a été levé progressivement dans la nuit, puis totalement depuis ce samedi matin 22 juin, ce qui a permis au président de quitter le pays, comme l’explique Nourénou Atchadé, le porte-parole du FCBE,le parti de l’ancien président Boni Yayi.
« Le président Boni Yayi a quitté le Bénin pour suivre ses soins. Son état de santé s’est considérablement dégradé. Les jours à venir je vais revenir [vers vous] en détail pour [vous] dire où il est et comment ça se passe. Il a quitté le Bénin aujourd’hui même. Il ne pouvait plus attendre, il ne pouvait plus perdre de temps au Bénin parce que sa santé méritait que les médecins les plus appropriés soient à son chevet. Donc, il est parti. Effectivement [il est parti] sans s’expliquer devant la Justice. Il a dit lui-même que dès que sa santé le permettra, il le fera volontiers. Il ne se soustrait pas à la justice parce qu’il est un homme, il est un Béninois. Il ne se reproche absolument rien ».
Ce qui a permis la décrispation autour du domicile de l’ancien président béninois, c’est une succession d’interventions, de médiations, dont celle du président Buhari. Mais aussi l’intervention de sages originaires de Tchaourou, ville natale de Boni Yayi, comme l’explique a RFI le ministre de l’Intérieur, Sacca Lafia.
« Cette présence de la police a été levée suite à l’intervention des rois, des sages, des notables de la ville de Tchaourou et des sages, rois et notables de la région de Savè. C’est eux qui ont décidé et ont rassuré le gouvernement que ce qui s’est passé ne se reproduira plus. Cette confiance est rétablie et on n’a plus jugé nécessaire la présence de la police en face du domicile du président Yayi Boni. Ce domicile était devenu le quartier général de tous ceux qui étaient venus manifester dans la ville de Cotonou. Donc, c’était pour empêcher ces rassemblements indus que la police était présente en ce lieu », a déclaré à RFI le ministre de l’Intérieur Sacca Lafia.