Après trois ans d’attente, un opposant djiboutien a finalement pu revoir sa famille. Abdourahman Mohamed Guelleh, dit « TX », ancien maire de Djibouti, s’est rendu en Belgique où vivent son épouse et ses enfants. L’opposant et chef du parti Rassemblement pour l’action, la démocratie et le développement écologique (RADDE) ne pouvait pas sortir de Djibouti, son passeport ayant été saisi par les autorités.
Abdourahman Mohamed Guelleh a récupéré son passeport au mois de mars dernier grâce, selon lui, à des pressions diplomatiques européennes, notamment françaises.
« J’ai pu retrouver ma famille dont j’ai été privé. Cela fait trois années que je n’ai pas vu mon épouse et mes enfants dont une petite qui est née ici, en Europe. La petite fille est née ici. Je ne l’ai jamais vue. Elle était en gestation dans le ventre de sa maman, avant qu’elle ne quitte Djibouti. Voilà… le régime d’Ismaïl Omar Guelleh ne connaît donc que ce langage de répression. Cette fois-ci, il réprime non pas un opposant, mais plutôt une femme et des enfants », nous explique t-il avant d’ajouter qu’« il a fallu juste le passage du président français Emmanuel Macron (en mars, Ndlr) et puis les dialogues politiques entre l’Union européenne et le gouvernement » pour que « le lendemain on m’appelle pour que je récupère mon passeport ».
«La violence n’est et ne sera jamais la solution»
S’agissant de la situation dans son pays, le leader du RADDE dit regretter l’isolement de Djibouti dans une région en proie à de profonds changements, notamment sous l’impulsion du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.
« L’opposition, les leaders de l’opposition… notre vision se base sur la non-violence. Nous voulons prévenir ce que d’autres pays ont vécu. La violence n’a donc jamais été une solution. Elle n’est pas la solution et ne sera jamais la solution. La situation régionale et géopolitique a complètement changé avec l’arrivée d’Abiy, (le Premier ministre éthiopien, Ndlr) mais également avec l’accord signé entre la Somalie, l’Ethiopie et l’Erythrée. La République de Djibouti est isolée. Tout cela doit nous inquiéter et nous apporter un changement de régime pour que nous puissions accompagner les autres pays de la région et ouvrir une nouvelle page. Ce n’est pas uniquement l’intérêt de Djibouti mais c’est également l’intérêt de toute la communauté internationale », conclut-il.