En France, le général tchadien Mahamat Nouri a été inculpé vendredi soir pour crimes contre l’humanité, avant d’être placé en détention provisoire. Il avait été interpellé lundi 17 juin dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris en mai 2017. L’opposant tchadien est soupçonné d’avoir diligenté des opérations de recrutements forcés de combattants dont des mineurs au Tchad et au Darfour entre 2005 et 2010.
À l’issue de 96 heures de garde à vue, Mahamat Nouri a été présenté vendredi 21 juin aux juges d’instruction qui ont donc décidé de l’inculper. Les chefs d’accusation sont lourds : crimes contre l’humanité et participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime contre l’humanité.
Le général Nouri est soupçonné d’avoir diligenté des opérations de recrutements forcés de combattants, dont des mineurs, au Tchad et au Soudan entre 2005 et 2010.
Un rapport des Nations unies pour la période de septembre 2007 à décembre 2008 faisait état de la présence de milliers d’enfants soldats dans des groupes armés appartenant à diverses factions rebelles telles que l’UFDD, l’Union des forces pour la démocratie et le développement, un groupe que dirigeait alors le général Nouri et avec lequel il va mener depuis le Soudan plusieurs offensives au Tchad : celle lancée en 2008 sur Ndjamena sera à deux doigts de faire tomber le régime d’Idriss Déby.
La France apportera alors un soutien décisif à l’armée tchadienne pour repousser les rebelles. Mahamat Nouri s’est dit, selon son avocate, extrêmement surpris par cette mise en examen.
Le fondement en lui-même est pour lui incompréhensible…
L’homme conteste formellement les faits qui lui sont reprochés, parlant d’accusations mensongères. Son conseil, maître Élise Le Gall, entend désormais demander la nullité de cette mise en examen. L’avocate compte également faire appel du placement en détention provisoire de son client.
Abakar Tollimi n’a lui pas été mis en examen, les juges d’instruction l’ont placé sous le statut de témoin assisté.
Je ne pense pas qu’il y a des crimes contre l’humanité…