Au Bénin, le procureur a annoncé cette semaine « des mesures coercitives » à l’encontre de l’ancien président Boni Yayi pour avoir refusé à plusieurs reprises d’être auditionné par un juge à son domicile. La médiation ivoirienne se poursuit. Jeudi, le chef de l’État Patrice Talon a été reçu à Abuja par le président nigérian Muhamadu Buhari. Un huis clos au cours duquel les deux hommes ont évoqué la crise post-électorale et le sort de l’ancien président Boni Yayi.
Selon plusieurs sources, Boni Yayi pourrait être autorisé à quitter le territoire pour se faire soigner, s’il accepte d’être entendu par le juge d’instruction avant. Selon Paul Kato Atita, l’un des avocats de l’ancien président, une audition pourrait notamment ouvrir la voie à son inculpation éventuelle. « Ils veulent le contraindre à l’exil, comme ils l’ont fait pour de nombreux opposants », et de citer les noms de Sébastien Ajavon, Komi Koutché ou encore Lehadi Soglo. « Mais, précise l’avocat, Boni Yayi n’a pas l’intention d’accepter ce marché. »
Pour un observateur de la vie politique, « c’est la présidentielle de 2021 qui est en ligne de mire ». Même s’il ne peut plus être candidat, Boni Yayi est toujours très actif sur le terrain. « Il se bouge tout le temps, il draine du monde », et ce n’est pas un hasard, souligne-t-il, si sur les réseaux sociaux circule en ce moment l’extrait d’une interview de Patrice Talon à la télévision nationale qui date de 2016 quand, alors qu’il était encore candidat, il déclarait parlant des autres chefs d’État : « Quand vous n’avez pas de compétiteur, vous avez beau être mauvais, vous serez réélu ».
Dans le camp présidentiel, on s’inscrit en faux pour dire que le président Patrice Talon n’a certainement pas peur de Boni Yayi, et que lors des manifestations des bâtiments publics et des biens privés ont été détruits, et qu’il est bien normal que la justice suive son cours.