Au Burkina Faso, les députés examinent ce vendredi un projet de loi afin de modifier le Code pénal. Ce projet vise à contrôler la diffusion de toute information liée aux attaques terroristes dans le pays sur tous les supports, télé, radio, journal et internet. Certains articles du projet de loi interdisent tout simplement la diffusion d’informations ou images des sites en cas d’attaque terroriste dans le pays. Pour les organisations de défense des droits de l’homme et les organisations professionnelles des journalistes, ce projet de loi est tout simplement une remise en cause de la liberté de la presse et du droit des populations à l’information.
Si ce projet de loi est adopté, il sera désormais interdit de diffuser des images, des sons, ou informations en cas d’attaque terroriste au Burkina Faso. Pour le faire, il faudra une autorisation, mais le projet de loi ne précise pas l’institution habilitée à délivrer ce document ni les délais. Même la diffusion en direct ou en différé d’informations, images ou sons qui compromettraient une opération des forces de défense en cas d’attaque terroriste peut conduire à la prison, selon le texte.
« Ce projet de loi interdit tout simplement aux journalistes de faire des reportages en cas d’attaque terroriste dans la mesure où leur présence même sur les lieux est criminalisée », dénonce Guezouma Sanogo, le président de l’Association des journalistes du Burkina.
Le directeur exécutif du Centre d’information et de formation en matière de droits humains en Afrique estime que c’est un projet dangereux qui remet en cause les acquis importants dans le cadre de la liberté de la presse et du droit des populations à l’information. « Il serait idéal, souhaite Urbain Yameogo, pour le gouvernement de poursuivre les concertations afin d’avoir un texte consensuel. »