Alors que le procureur de la République du Bénin a annoncé que des « mesures coercitives » allaient être prises à l’encontre de l’ancien président Boni Yayi et que les violences post-électorales ont déjà fait plusieurs morts, la France appelle au calme et à la retenue de l’ensemble des parties.
Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, a été interpellé, mercredi 19 juin, à l’Assemblée nationale par un député sur la situation politique dans le pays.
Menace sur les « acquis »
Pour le député français de centre droit, André Villiers, ce sont les « nombreux acquis » de la conférence nationale qui sont menacés au Bénin. Il revient sur les élections, les manifestations, la répression. Il interpelle le secrétaire d’État pour savoir quelles actions la France compte mener pour que ce pays « ne sombre pas dans un cycle de violences permanent ».
Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État aux Affaires étrangères, lui répond en ces termes : « Très clairement, nous sommes préoccupés par la situation. Avec les États membres de l’Union européenne, nous avons publiquement émis des regrets forts concernant le déroulement des élections du 28 avril. Et nous avons eu à déplorer des morts et des blessés. Donc, nous appelons aussi très clairement au calme et à la retenue l’ensemble des parties. Ce n’est que dans un dialogue apaisé que les choses pourront avancer. Le président Talon, le 20 mai, a fait un discours à la nation. Il convient désormais que les mesures d’apaisement soient dans les faits mis en œuvre. »
Des sanctions ?
Le secrétaire d’État français a également évoqué l’existence des accords dits de Cotonou, qui lient l’Union européenne à l’Afrique, avec ses clauses relatives au respect de la démocratie et des droits de l’homme. Jean-Baptiste Lemoyne cite même l’article 96 qui prévoit une procédure de consultation et même des sanctions en cas de non-respect de ces principes, mais ne va pas plus loin : « Nous formons le vœu que cet esprit de Cotonou plus que jamais continue de souffler », conclut sobrement le secrétaire d’État.