C’est aujourd’hui, jeudi 20 juin, la Journée mondiale des réfugiés. Réfugiés dans un État voisin ou plus loin, mais aussi déplacés dans leur propre pays, plus de 70 millions de personnes dans le monde ont fui de chez elles. L’Éthiopie a une place particulière. Le pays de 105 millions d’habitants a vu plus de trois millions de personnes déplacées en interne, dont une partie importante depuis une année. En plus de cette crise humanitaire, Addis-Abeba accueille 900 000 réfugiés. Ces Somaliens, Érythréens, mais aussi Sud-Soudanais et Soudanais vivent principalement dans des camps. Les réfugiés et déplacés internes sont le thème 2019 de l’Union africaine. Chaque année un chef d’État appelé « champion » est choisi par ses pairs. Il s’agit de Teodoro Obiang Nguéma Mbasogo. Le président de Guinée équatoriale a visité mardi le camp de réfugiés de Tsore près de la frontière soudanaise.
Quelque 16 000 Soudanais et Sud-Soudanais y vivent depuis 2015. « Nous sommes dans une situation mauvaise en termes de distribution de nourriture, raconte un jeune homme qui a fui le Soudan du Sud en 2013. Nous avons faim. Ils nous donnent six kilos par mois par personne, ce n’est pas assez, nous avons besoin de davantage. »
Selon un employé du camp, ce serait plutôt 13 kilos de blé, mais cela reste tout juste suffisant. Cela s’expliquerait selon lui par le manque de fonds. L’ONU n’a reçu que 15% des besoins financiers estimés pour l’Éthiopie.
Le président Obiang sort de son véhicule tout-terrain. Le « champion » comme l’appellent les officiels, s’enquiert de la situation auprès du Dr Negash, médecin au camp de Tsore.
Il n’y a aucune épidémie, se félicite le professionnel. Les affections respiratoires et cutanées sont cependant légion à cause de la promiscuité.
Puis le chef de l’État équato-guinéen entre dans la cour d’une maison, fidèlement suivi par la télévision officielle de son pays.
Vient l’heure des discours. En anglais et en espagnol pour le président Obiang. La population, ici, parle essentiellement arabe.
Des applaudissements enregistrés sont diffusés pour saluer la prestation du « champion de l’Union africaine » pour l’année 2019.
Il annonce un don de 50 000 dollars pour construire une école. Sa femme promet une bourse d’études à un réfugié bricoleur d’une radio pour le camp.
Avant que des enfants concluent la visite en souhaitant bienvenue à « papa » et « maman » Obiang.