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Nombreuses questions après l’arrestation en France de 3 opposants tchadiens

Au troisième jour de la garde à vue de trois Tchadiens dont le général Mahamat Nouri, entendus depuis lundi en France sur des soupçons de crimes contre l’humanité liés à des exactions commises entre 2005 et 2010 au Tchad et au Soudan, des questions sont aujourd’hui soulevées autour de ces interpellations dans les mieux de l’opposition tchadienne en France. Les interrogations portent sur une enquête qui dure depuis deux ans sur autosaisine du pôle crimes contre l’humanité et crimes de guerre du tribunal de Paris, contre des opposants qui sont en France depuis une dizaine d’années pour certains.

Les trois hommes ont été interpellés simultanément dans trois régions différentes, puis placés en garde à vue à Paris dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte en 2017 pour « crimes contre l’humanité, complicité de ces crimes et associations de malfaiteurs », selon le parquet de Paris.

Les trois mis en cause sont entendus sur des faits qui auraient été commis entre 2005 et 2010 au Tchad et au Soudan, toujours selon le parquet qui ne donne pas plus de détails. Un avocat qui collabore régulièrement avec le pôle crimes contre l’humanité et crimes de guerre du tribunal de Paris s’interroge.

Le général Mahamat Nouri est quelqu’un qui a un lourd passé en ce qui concerne les violations des droits de l’homme, reconnaît cet avocat, mais il rappelle que la notion de crimes contre l’humanité recouvre un large spectre d’exactions. Il se demande donc ce qui leur est reproché précisément.

La réaction première de la FIDH, elle est a priori favorable…

Patrick Baudouin, président d’honneur de la FIDH.
18-06-2019 – Par RFI

Pourquoi, insiste-t-il, le parquet n’a pas donné jusqu’ici plus d’indications sur le motif de leur interpellation ? Autre interrogation, pourquoi aujourd’hui, dit-il. À 75 ans, Mahamat Nouri est l’un des plus farouches opposants au président tchadien Idriss Deby. Certains peuvent se poser des questions par rapport à « une collusion » entre Paris et Ndjamena.

On devrait en savoir un peu plus jeudi, au bout de leur quatre jours de garde à vue. Soit il n’y a pas de charges suffisantes et ils seront relaxés, soit le parquet va décider de les déférer devant un juge d’instruction pour une mise en examen.

Nous sommes sincèrement surpris… La France rafle des opposants politiques qui sont réfugiés…

Mahamat Mahdi Ali, le président du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad, une des rébellions tchadiennes basées dans le sud libyen.
18-06-2019 – Par RFI

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