En Ouganda, de nombreux enfants ont été affectés par la guerre. Les enfants ougandais eux-mêmes, ceux qui ont été touchés par le groupe armé de la LRA. Et il y a les enfants sud-soudanais, ils représentent 65% des réfugiés arrivés sur le territoire ougandais. Ils sont souvent traumatisés et il y a très peu de psychologues sur le territoire. Pour aider ces enfants, une ONG a décidé de faire chanter les enfants.
Voix sans frontière travaille depuis deux ans à Lira avec plusieurs centaines d’enfants touchés par le conflit de la LRA. Et depuis plus récemment avec les enfants sud-soudanais réfugiés à dans le camp de Bidi Bidi. Cette semaine, les enfants de Lira ont rencontré les enfants sud-soudanais pour une nouvelle formation dans le camp de Bidi Bidi.
Face à une cinquantaine de jeunes, Ambrose donne la cadence. Il agit en vrai chef de chœur. Il donne des consignes et danse avec tout le monde.
Ambrose a 17 ans et a passé 4 ans de sa vie dans la LRA. Si aujourd’hui il se sent bien dans sa peau, ce n’était pas le cas il y a encore quelque temps : « Avant de rejoindre le club de la paix et la chorale, j’étais vraiment triste. Je m’asseyais toujours tout seul et si quelqu’un faisait du bruit, criait, je me levais et allais frapper cette personne parce que quand j’étais en captivité dans la LRA, c’est ce qu’on faisait. »
Doreen passe d’enfant en enfant, vérifie la justesse et rectifie les ports de tête. Elle est une travailleuse sociale de Voix sans frontière : « C’est très important pour eux de chanter parce que la musique adoucit les cœurs. C’est un processus de guérison, c’est un processus thérapeutique. Quand ils chantent, vous les voyez sourire. Quand ils chantent, vous voyez qu’ils essaient d’oublier le passé, ce par quoi ils sont passés. Quand ils chantent, ils sont dans l’état d’esprit de guérison. »
Pour ces jeunes, la LRA est presque derrière eux. Mais le groupe armé continue d’enlever des enfants dans les pays frontaliers.