La campagne présidentielle se poursuit en Mauritanie où l’accès à certains services de base est une véritable préoccupation pour la majorité de la population. L’accès à l’eau est notamment un enjeu crucial dans l’Est du pays.
Le village d’Hsey Saheb se trouve au milieu du désert, à 45 kilomètres de Walata. Pas de route, pas de télécommunication et surtout aucun accès à l’eau potable. Cela complique la vie des habitants et notamment celle d’Houria Mint Bih :
« Le grand problème ici, c’est l’eau. Vraiment, il faut qu’on trouve une solution. Nous avons des puits, mais ils donnent de l’eau salée qu’on n’utilise que pour les animaux. Pour trouver de l’eau potable il faut aller dans le village voisin, qui se trouve à 5 kilomètres. On y va matin et soir ! »
Tension autour de l’eau
Cette situation crée de vives tensions avec le village voisin qui fait de l’eau un commerce rentable. La situation n’est plus tenable selon Dou ould Bih, éleveur à Hsey Saheb : les bidons -il en faut de 6 à 8 pour une famille- sont trop chers.
À la veille de la présidentielle, Sidi Mohamed, habitant du village, ne cache pas son dépit. Il n’attend pas beaucoup de changement de la part des politiciens : « C’est vexant. On est blessé par l’attitude des autorités. Mais qu’est-ce qu’on peut faire ? Nous n’avons jamais l’occasion de rencontrer les autorités vraiment : ni le waly, ni le ministre, ni le président. On ne voit que des politicards qui viennent là seulement pour nous dire pour qui voter. »
Selon les autorités mauritaniennes, moins de la moitié de la population a accès à l’eau potable.
►À écouter aussi : Reportage Afrique – Mauritanie/Les enjeux de la présidentielle [Série 1/5]: les pénuries d’eau à Kiffa