Après les violences meurtrières de ces derniers jours à Savè et Tchaourou, la ville d’origine de l’ancien président Boni Yayi, l’opposition et la société civile dénoncent un usage excessif de la force.
Les mots choisis sont durs et accablent le pouvoir. Candide Azannaï, de Restaurer l’espoir, dénonce avec fermeté « l’usage excessif de la force et une dérive inacceptable ».
Le parti FCBE (Force cauris pour un Bénin émergent) condamne « des violations répétées des libertés, des arrestations massives et surtout la séquestration de son champion Boni Yayi depuis le 1er mai ». Patrice Talon « doit cesser immédiatement de faire tirer à balles réelles sur les populations à mains nues », exige le parti.
Côté pouvoir, en dehors des déclarations du ministre de l’Intérieur et de celles de son conseiller sécurité vendredi et samedi, aucun parmi les politiques du camp du chef de l’État contacté n’a souhaité réagir. Les deux partis proches du pouvoir n’avaient encore rien publié jusqu’à dimanche soir.
Le WANEP-Bénin (Réseau ouest-africain pour l’édification de la paix au Bénin), un des réseaux majeurs de la société civile, se dit scandalisé par « ce cercle de feu et de violence qui touche désormais notre vivre ensemble ». Puis l’ONG lance cet appel : « Évitons de compter des blessés et des morts. La force publique doit laisser place à des solutions politiques pour éviter au Bénin, un abîme certain ».
Les violences ont éclaté ces derniers jours à Savè et Tchaourou, ville d’origine de l’ex-président Boni Yayi. Des tensions nées de l’arrestation d’une personne, accusée de violences lors des législatives du 28 avril. Selon le maire de Savè, au moins deux personnes ont été tuées. Les autorités, elles, ne confirment pas ce bilan, mais font état d’une cinquantaine de blessés chez les forces de défense et de sécurité, dont dix graves.