Au Congo-Brazzaville, les ex-combattants ninjas dirigés par Frédéric Bintsamou, alias Pasteur Ntoumi, qui ont affronté l’armée régulière entre 2016 et 2017 dans le Pool, sont convaincus qu’en dépit des accords de paix, les autorités doivent prendre l’initiative de tenir un dialogue national inclusif pour régler définitivement le problème du Pool. La crise du Pool, expliquent-ils, a une dimension nationale car elle est née de la contestation de la présidentielle de 2016.
Joseph Sita est un ex-combattant ninja. Il a pris activement part à ce qu’il appelle lui-même « la guerre du Pool ». Cette semaine il est venu à Kinkala, chef-lieu du Pool, prendre part aux assises de la plateforme du dialogue et d’échanges intra-communautaires ; une plateforme initiée pour renforcer et consolider la paix après une crise qui a une origine bien connue selon Joseph Sita.
« La guerre dans le Pool émane de la responsabilité de ceux qui nous gouvernent. Quand il y a eu les élections de 2016 dans le pays, c’est ce qui a fait qu’il y ait la guerre dans le département du Pool », a-t-il fait savoir.
Pour cet homme de plus de 1,80 m qui parle parfois aux autorités sans se ôter son couvre-chef, la solution définitive au conflit du Pool passe par un dialogue national inclusif.
« Pour régler le problème de la guerre dans le Département du Pool, il faut que l’on puisse s’asseoir au niveau national… La guerre dans le Pool est d’abord politique. Si nous réglons le problème au niveau politique, nous pensons que dans le Pool il n’y aura plus de guerre », a-t-il insisté.
Joseph Sita et plusieurs autres compagnons réclament la clarification du statut de leur leader, le Pasteur Ntoumi qui fut, avant le conflit, ministre délégué à la présidence de la République, poste qu’il a du reste perdu.