La mission des observateurs de l’Union européenne a constaté des « manques systémiques » au cours des élections de début 2019.
Marie Arena, la cheffe des observateurs de l’Union européenne, insiste sur l’urgence de réformes électorales au Nigeria. Selon elle, ces changements sont indispensables « pour laisser le temps au débat, mais aussi pour des modifications législatives ». Elle préconise que « ces réformes puissent être applicables bien en amont des prochaines élections de 2023 ».
La mission a séjourné à Abuja entre janvier et avril dernier où elle a suivi de près les élections pour choisir le président, les députés et les gouverneurs du pays.
Le rapport de la mission pointe des dysfonctionnements opérationnels graves. Il met en lumière des problèmes de transparence et de sécurité électorale. La mission regrette également les obstructions faites à certains observateurs. Elle dénonce aussi les harcèlements subis par des journalistes.
La mission des observateurs de l’UE recommande notamment le renforcement des procédures pour collecter les résultats. Une mesure nécessaire, selon elle, pour améliorer la confiance dans le résultat des élections. La cheffe des observateurs reconnaît toutefois les progrès effectués par le Nigeria par rapport aux élections précédentes de 2015.
Festus Keyamo, le porte-parole de campagne de Muhammadu Buhari, a réagi à la publication du rapport. Il regrette que les recommandations des observateurs de l’Union européenne s’appuient, selon lui, sur un échantillon de 500 bureaux de vote alors que le scrutin s’est déroulé sur 120 000.
Le président sortant Muhammadu Buhari avait recueilli 56% des suffrages, un score lui permettant d’accéder à un deuxième mandat. Une victoire contestée par le principal candidat d’opposition, Atiku Abubakar, qui a fait état d’irrégularités lors du scrutin.