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Soudan: des ressortissants étrangers intégrés dans les FSR

Depuis le massacre du sit-in perpétré le 3 juin, à Khartoum, par les militaires, les FSR sont critiquées de toutes parts. Ces Forces de soutien rapide étaient déjà accusées de multiples crimes au Darfour. Elles sont toujours largement déployées à Khartoum. Or, plusieurs indices montrent que des étrangers sont intégrés à cette milice paramilitaire tristement célèbre.

« Je suis Tchadien. Maintenant, je suis au Soudan… », une vidéo, postée sur twitter, montre un homme en uniforme des FSR. Il se présente comme un Tchadien d’Am Timan, déclare avoir vécu trois ans au Soudan et voyagé en Arabie Saoudite, aux Emirats, au Yémen et au Qatar. Un indice de plus montrant que les FSR intègrent des étrangers.

Birdad Kadir a été blessé lors de l’attaque du sit-in. Il témoigne.

« Ils n’avaient pas de Dieu, pas d’âme. On les accepte pas parmi nous mais certains n’étaient pas Soudanais. Les uniformes étaient neufs. Et la langue qu’ils parlaient était différente », précise-t-il.

Les Soudanais ayant eu des altercations avec ces mystérieux étrangers des FSR ne sont pas rares. Sarig Ali Sarig en a repéré certains lors d’une manifestation réprimée par la force. Et ça tombe bien, il est linguiste.

« On avait organisé une marche. Ils ont ouvert le feu. Je leur ai parlé. Ils ne me comprenaient pas. Je suis linguiste. Je les entends parler. Ce n’est pas l’arabe soudanais. Je sais, je connais les accents. Ils ne parlent pas arabe comme nous. Leur arabe est proche de celui du Niger, du Tchad et du Mali. Ce ne sont pas des Soudanais », affirme-t-il.

Les FSR sont encore très visibles dans les rues de Khartoum et certains ont découvert des ressortissants étrangers par hasard, comme Rida Awad, 25 ans.

« J’ai croisé des FSR. J’ai demandé en arabe si je pouvais traverser la rue. Ils n’ont pas compris. L’un d’eux m’a répondu dans une langue que je ne connaissais pas. Français ? Swahili ? Je n’en sais rien. On comprend tous l’arabe ici. Donc, c’était un étranger », affirme-t-il.

Selon les chercheurs, les interactions frontalières entre même ethnies et culture de mercenariat expliquent le phénomène.

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