En Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, des violences intercommunautaires ont fait au moins 50 morts ces trois derniers jours, selon le gouverneur de la province.
Impossible d’avoir un bilan officiel. Car dans les différentes localités des territoires de Djugu, les communautés font encore le décompte des corps. L’assemblée provinciale parle de plus de 60 morts. La société civile, elle, évoque près d’une centaine de victimes. Pour l’heure, la seule certitude concerne la violence des tueries.
Elles ont commencé lundi, après que quatre commerçants de l’ethnie Lendu ont été assassinés par des membres de la communauté Hema. S’en est suivi un cycle de représailles sanglant, dont personne n’est sûr encore qu’il ait réellement pris fin, et d’énormes déplacements de populations paniquées. L’armée congolaise accuse quant à elle un groupe armé d’être responsable de cette poussée de violence.
Depuis hier, la communauté Hema majoritaire à Bunia, le chef-lieu de la province de l’Ituri, a décrété trois jours de deuil et demandé à tous les commerces de tirer leur rideau en signe de protestation face à ces tueries. La situation restait tendue dans cette ville ce jeudi après midi, avec plusieurs centaine de jeunes venus dire leur colère et où l’armée a été déployée dans plusieurs quartiers.