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Vente de cacao suspendue: un accord inédit entre le Ghana et la Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire et le Ghana refusent de vendre leur cacao en dessous de 2 600 dollars la tonne. Pour ce faire, les deux pays suspendent les ventes de la récolte 2020-2021. Une désicion historique prise au terme de deux jours de négociations à Accra.

C’est la première fois que les deux géants du cacao s’associent pour tenter d’influencer les prix mondiaux de la fève. L’alliance du Ghana et de la Côte d’Ivoire est historique. Ils étaient plutôt des concurrents du cacao jusqu’à présent. Mais depuis l’effondrement des cours en 2015-2016, ils se concertent, pour envisager des actions conjointes, puisqu’ils représentent à eux seuls 65% de la production mondiale, en espérant peser sur le marché mondial.

Dans les années 80, la Côte d’Ivoire avait tenté de le faire seule, en stockant les fèves, mais comme elles ne se conservent pas indéfiniment, le président Félix Houphouet Boigny avait fini par céder et les cours s’étaient effondrés.

La commercialisation de la récolte 2020-2021 suspendue

Cette fois, c’est la commercialisation de la récolte 2020-2021, qui n’a donc pas encore poussé, qui est suspendue. Le Ghana et la Côte d’Ivoire vendent toujours la récolte avec au moins un an d’avance, pour ensuite calculer le prix qui sera versé au producteur.

Le marché va mieux, la demande de cacao est forte, la récolte risque d’être inférieure en Afrique de l’Ouest dès octobre prochain, les cours sont donc plutôt bons en ce moment. Et l’industrie chocolatière reconnaît elle-même que les producteurs devraient être mieux payés.

Le Ghana et la Côte d’Ivoire aimeraient que ce niveau se maintienne encore l’année suivante pour pouvoir payer correctement les producteurs à partir de 2020. On sera alors en année électorale dans les deux pays.

Pour l’instant, les producteurs sont victimes de la chute des cours antérieurs. Il y a toujours un effet retard pour les producteurs. Ils paient aussi, en Côte d’Ivoire, les erreurs de gestion du Conseil café cacao, l’organe public de régulation qui n’arrive même pas en ce moment à faire respecter le prix minimum de 750 FCFA. On comprend donc le scepticisme actuel des planteurs à cette annonce des deux États.

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