Alors que la Commission vérité et réconciliation a repris ses auditions le 10 juin, certains réclament que les responsables qui ont avoué leur rôle dans le système de répression sous Yahya Jammeh soient démis de leurs fonctions.
Plusieurs anciens responsables du régime de Yahya Jammeh sont déjà passés devant la Commission vérité et réconciliation, en Gambie, depuis le début de ses auditions. Dont certains qui « ont quand même reconnu avoir commis des atrocités graves », rappelle Fatou Jagne Senghor, directrice régionale de l’ONG Article 19. Et « beaucoup » des anciens collaborateurs de l’ex-chef d’État « sont encore dans le système, surtout au niveau de la sécurité ».
Alors, témoigne Fatou Jagne Senghor, « il y a quand même un certain désir de la population, d’un certain nombre d’acteurs », pour que le gouvernement démette de leurs fonctions, « en attendant que l’enquête se poursuive », tous ceux « qui ont été accusés avec des éléments assez graves sur la table ».
La militante s’inquiète particulièrement des risques pris à laisser en placer ceux qui travaillent dans la sécurité : « Beaucoup de preuves pourraient être détruites parce que les gens sont dans le système ». Plus généralement, elle juge « compliqué » que des personnes accusées de violations « massives et graves » des droits humains « continuent à piloter les institutions publiques ».