L’ambassade britannique à Port-Louis a annulé au dernier moment la fête d’anniversaire de la reine d’Angleterre, traditionnellement célébrée sur cette île du Commonwealth. Au centre de ce coup de froid entre Londres et Port-Louis : le dossier chagossien et la nouvelle victoire diplomatique de Maurice à l’ONU aux dépens du Royaume-Uni.
Cela fait au moins trois décennies que les relations entre Port-Louis et Londres s’enrhument de temps à autre sur fond du contentieux territorial sur les Chagos. Mais jamais, elles n’avaient atteint ce stade.
La décision d’annuler la fête d’anniversaire de la Reine d’Angleterre et de désinviter le jour même le Premier ministre mauricien est inattendue. D’autant plus que pour justifier cette décision, l’ambassade britannique s’est aussi fendue d’un communiqué au ton réprobateur.
Elle qualifie d’ « incendiaires » les propos tenus par le chef du gouvernement mauricien le 22 mai aux Nations unies. À l’ONU, Pravind Jugnauth avait qualifié le sort réservé par les Britanniques au peuple chagossien, « d’un des épisodes les plus honteux de l’histoire moderne ».
Pour Londres, déjà embarrassé par le double succès diplomatique de Port-Louis sur ce dossier, c’est la goutte de trop.
Maurice revendique à la fois sa souveraineté sur les Chagos et le droit des Chagossiens d’y retourner. Une position confortée par les récentes décisions de la Cour internationale de justice et de l’ONU.