Au Mali, le journaliste Birama Touré de l’hebdomadaire privé Le Sphinx est porté disparu depuis le 29 janvier 2016. La justice malienne qui mène l’enquête a tenté – jusque-là sans succès – d’entendre sur le dossier Karim Keïta, député et fils du président de la République. Son nom a été cité par le même journal sur un éventuel rôle qu’il aurait joué dans l’affaire. Mardi 4 juin, on a appris de source judiciaire le dépôt d’une plainte en diffamation contre le journal par Karim Keïta.
Trois ans et demi après sa disparition, on n’a toujours pas de nouvelles du journaliste malien Birama Touré. L’enquête judiciaire piétine. C’est dans ce contexte que Karim Keïta, député à l’Assemblée nationale, a porté plainte pour diffamation contre l’hebdomadaire Le Sphinx, qui a mêlé son nom à l’affaire.
Un des avocats de l’élu justifie sa démarche : « Il s’agit d’accusations très graves qui sont suivies et qui sont données par voie de presse. Il est important que M. Karim Keïta puisse saisir la justice, se justifier par rapport à ces accusations sans fondement. »
Une autre plainte déposée à Paris
En face, les avocats du journaliste du Sphinx poursuivi se disent sereins, comme Me Alassane Diop : « Et l’affaire sur laquelle porte la plainte, je pense que ce ne sont pas des faits qui sont constitutifs de délit de diffamation. Nous sommes sereins là-dessus. Cette affaire est connue de tous. »
Et comme si un coup d’accélérateur était donné à la procédure, Me Alassane Diop révèle qu’une autre plainte contre X pour enlèvement, torture et séquestration a été déposée à Paris par un membre de la famille du journaliste disparu. Objectif : entendre et même éventuellement interpeller pour besoin d’enquête, notamment des Maliens en déplacement en France.