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Experts de l’ONU tués en RDC: Jean Bosco Mukanda dénonce une manipulation

En République démocratique du Congo, le procès des assassins présumés des experts de l’ONU se poursuit. Il y a plus de deux ans, l’Américain Michael Sharp et la Suédoise Zaida Catalan étaient enlevés et assassinés près de Bunkonde dans le Kasaï central, où ils enquêtaient sur des violences, pour le compte du Conseil de sécurité. Ce lundi 3 juin, le principal suspect, l’ancien chef de milices Kamuina Nsapu Jean Bosco Mukanda, était à nouveau sur la sellette. Il a accusé l’avocat de la défense de subornation de témoins.

Jean Bosco Mukanda avait préparé une lettre adressée au président du tribunal militaire. Un courrier que l’ancien chef milicien a lu à voix haute.

L’ex-témoin vedette de l’accusation l’assure : il a rendu beaucoup de « services » aux forces de l’ordre pendant l’insurrection Kamuina Nsapu. Il demande même à ce que ses relevés téléphoniques, allant de janvier à mai 2017, soient produits pour démontrer ses liens avec certains officiers FARDC ou même un officier de police.

Dans cette correspondance, Jean Bosco Mukanda rappelle également qu’il a rendu des services au ministère public, en accusant les uns et les autres d’être présents sur les lieux du crime.

« Ce travail bénévole et dangereux que l’État congolais oublie et pour lequel il essaie aujourd’hui de me payer en monnaie de singe », souligne l’ancien témoin devenu principal accusé.

Selon Jean Bosco Mukanda, l’un des avocats de la défense, maître Trésor Kabangu, aurait « manipulé et incité » témoins et accusés, un an après le meurtre, pour que le chef de milices se retrouve aujourd’hui inculpé.

Pour l’auditeur général de l’armée, le général Munkuntu, l’argument ne tient pas. Le numéro 1 du parquet militaire assure que c’est sur la base de ses propres déclarations, souvent contradictoires et trop bien informées, qu’il aurait inculpé Jean Bosco Mukanda.

Il faut dire que la police de l’ONU ou même RFI avaient relevé, depuis juin 2017, le rôle trouble du témoin vedette,qui n’a été inquiété que plus d’un an après le début du procès.

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