En Afrique du Sud, c’est le flou qui règne six jours après la mort du Rwandais Camir Nkurunziza. Ancien proche du président Paul Kagame, dont il a été le garde du corps, il a été abattu au Cap dans un taxi lui appartenant jeudi 30 mai. Les circonstances de la fusillade sont troubles. Sa voiture avait été braquée, faisant croire à une tentative d’enlèvement avant que la police n’ouvre le feu.
Deux suspects arrêtés par la police sud-africaine devaient comparaître devant la justice du Cap. Mais leur audience a été tout bonnement annulée ce lundi 3 juin. Cause officielle : il s’agirait d’une affaire « sensible », selon une source proche du dossier. La justice sud-africaine préfère donc prendre le temps pour examiner le dossier.
La nationalité de ces deux suspects demeure toujours inconnue. La police de la province du Cap n’a d’ailleurs pas souhaité communiquer sur ce point, assurant que le dossier avait été transféré à un organisme spécialisé, la Direction des enquêtes policières indépendantes.
Silence donc des autorités sud-africaines autour de Camir Nkurunziza. Mais sa mort a fait réagir à Kigali, notamment le ministre des Affaires est-africaines Olivier Nduhungirehe, pour qui Nkurunziza était un terroriste en exil. « Criminel un jour, criminel toujours », a-t-il déclaré sur Twitter.
La mort d’un opposant rwandais apparaît comme une nouvelle épreuve pour la diplomatie sud-africaine et la toute récente ministre Naledi Pandor, alors que Le Cap et Kigali entretiennent des relations tendues depuis plusieurs années.
Rappelons que la justice sud-africaine doit bientôt trancher sur l’affaire Patrick Karegeya. Elle décidera d’ouvrir ou non la voie à un procès pour faire la lumière sur la mort de l’ancien opposant numéro 1 à Paul Kagame, assassiné à Johannesburg en 2013.